Pierre Dac

A force de chercher midi à quatorze heures, on finit par perdre son temps.

À l'éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : "Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?" je réponds : "En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne".

A propos d'une lesbienne :
C'est une femme qui aime plus sa prochaine que son prochain.

A quoi servirait l’intelligence si l’imbécillité n’existait pas ?

Après tout et tout compte fait, si on ne peut pas faire ce qu’on veut chez les autres, autant rester chez soi.

C’est quand on a raison qu’il est difficile de prouver qu’on n’a pas tort.

Ce n’est pas en tournant le dos aux choses qu’on leur fait face.

Ce n’est pas une raison parce que rien ne marche droit pour que tout aille de travers.

Ce n'est pas parce qu'en hiver on dit : "Fermez la porte, il fait froid dehors", qu'il fait moins froid dehors quand la porte est fermée.

Celui qui dans la vie est parti de zéro pour n'arriver à rien dans l'existence n'a de merci à dire à personne.

Certaines femmes rêveraient de faire plus souvent la lascive que la lessive.

C'est ce qui divise les hommes qui multiplie leurs différents.

Ceux qui ne savent rien en savent pour le moins autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.

Ceux qui ont une grande gueule ont bien souvent une petite tête.

Ceux qui pensent à tout n'oublient rien et ceux qui ne pensent à rien font de même puisque ne pensant à rien ils n'ont rien à oublier.

Comment expliquer qu’à force de manger beaucoup de pain, on finisse par avoir de la brioche ?

Comment expliquez-vous qu’on puisse avoir dans le nez des gens qu’on ne peut pas sentir ?

Complètement fauché, j'accepterais une place d'homme de paille.

Dans notre société de consommation et d'épargne, un homme qui a de l'argent est un homme considéré. Un homme qui n'en a pas est également un homme considéré, mais lui, comme un pauvre type.

Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche !

Dédaigner l'argent, c'est faire preuve de désintéressement, surtout quand il s'agit de celui qu'on doit.

Donner avec ostentation, ce n'est pas très joli ; mais ne rien donner avec discrétion, ça ne vaut guère mieux.

En mettre de côté pour en avoir devant soi demeure le principe directeur de tous ceux qui ont compris qu’il faut prendre les devants quand on veut assurer ses arrières.

Et quand on n'est pas cru, on est cuit.

Etre dur de la feuille n'empêche pas pour autant d'être mou de la branche et réciproquement.

Il arrive, hélas, qu’on casse sa pipe après avoir été passé à tabac.

Il est permis de dépasser les bornes, à condition toutefois de rester dans les limites.

Il est souvent trop tôt pour savoir s’il n’est pas trop tard.

Il faut qu'une porte soit ouverte ou d'une autre couleur.

Il faut se méfier des ennemis intelligents. Bien que ce ne soit pas très intelligent d'être votre ennemi.

Il faut se suicider jeune quand on veut profiter de la mort.

Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais.

Il n’est rien de tel qu’un peuple sincère pour défendre la paix par les armes.

Il ne faut jamais faire de projets, surtout en ce qui concerne l'avenir.

Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire faire le jour même par un autre.

Je me suis souvent demandé et me le demande souvent encore ce qui peut bien différencier une mauvaise bronchite d'une bonne.

L’eau chaude, c’est de l’eau froide qu’on a fait chauffer.

L’eau tiède, c’est de l’eau chaude qui a pris froid.

La devise des hommes d'affaires plus ou moins scrupuleux est : savoir toujours assez bien nager pour n'avoir jamais à trop se mouiller.

La devise du vrai politicien, c’est bon à tout, propre à rien.

La discipline est la force principale de ceux qui ne savent pas se faire obéir sans commander.

La ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre ; à condition bien entendu que les deux points soient bien l'un en face de l'autre.

La mort n'est, en définitive, que le résultat d'un défaut d'éducation puisqu'elle est la conséquence d'un manque de savoir vivre.

La véritable et sincère amitié verbale profondément superficielle est celle sur laquelle on peut absolument compter quand on n'a strictement besoin de rien.

La véritable modestie consiste toujours à ne jamais se prendre pour moins ni plus que ce qu'on estime qu'on croit qu'on vaut ni pour plus ni moins que ce qu'on évalue qu'on vaut qu'on croit.

L'avenir de monsieur est devant lui, et il l'aura dans le dos chaque fois qu'il fera demi-tour.

L'avenir, c'est du passé en préparation.

Le crétin prétentieux est celui qui se croit plus intelligent que ceux qui sont aussi bêtes que lui.

Le mieux est l'ennemi du bien, mais le pire est l'ami de l'excès.

Le pressentiment, c’est le souvenir du futur.

Le sage ne remet jamais à deux mains ce qu’il peut faire avec une seule.

Le travail n'est pas fait pour l'homme!
La meilleure preuve : ça le fatigue !

Le travail, c'est la santé… Mais à quoi sert alors la médecine du travail ?

Le véritable et authentique athée est celui qui croit fermement et dur comme fer que Dieu lui-même ne croit pas en Lui.

Les bons crus font les bonnes cuites.

Les meilleurs moments, dans la vie à deux, c’est quand on est tout seul.

Les problèmes financiers de l’Etat étant ce qu’ils sont, il est urgent de demander aux académiciens français de remplacer, dans le dictionnaire, l’expression : "Doucement les basses" par "Doucement les hausses".

Les scènes de ménage sont souvent l’œuvre de couples qui n’ont plus rien à se dire.

L'infini ne peut guère conduire qu'à zéro et réciproquement.

Mettre de l'argent de côté pour l'avoir devant soi, est, pour paradoxale qu'elle soit, une façon comme une autre d'assurer ses arrières à effet de ne pas l'avoir dans le dos.

Mieux vaut s’attendre au prévisible que d’être surpris par l’inattendu.

On n’attrape pas les bateaux mouches avec du vinaigre. Surtout sur une mer d’huile.

On reste confondu quand on pense qu’un homme qui gravit une côte n’aurait qu’à se retourner pour la descendre.

Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir.

Pour ceux qui vont chercher midi à 14h, la minute de vérité risque de se faire attendre longtemps.

Pourquoi faire semblant d'avoir l'air de travailler ? C'est de la fatigue inutile.

Quand on est trop bonne pâte, on risque de finir dans le pétrin.

Quand on ne condamnera plus les portes et quand on n’acquittera plus les factures, la justice aura fait un beau demi-tour en avant.

Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue.

Quand on perd la tête pour une histoire de cœur, c’est qu’on manque d’estomac.

Quand on prend les virages en ligne droite, c'est que ça ne tourne pas rond dans le carré de l'hypoténuse.

Quand tous ceux qui ne font rien n’empêcheront plus les fainéants de travailler, il faudra bien que les oisifs se mettent aussi à l’ouvrage !

Qui aime bien ses lunettes ménage sa monture.

Qui ne dit mot consent, qui se tait approuve, qui ne parle pas réfléchit, qui la boucle la ferme, qui la ferme ne l’ouvre pas, qui garde le silence renforce son mutisme et qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas se met à dos tous ceux qu’il a devant lui.

Rien de ce qui est fini n’est jamais complètement achevé tant que tout ce qui est commencé n’est pas totalement terminé.

Rien ne sert de penser, faut réfléchir avant.

Rien n'est moins sûr que l'incertain.

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.

S’il y avait moins de monde dans la foule, il y aurait plus de place pour chacun.

Si gouverner c’est prévoir, prévoir c’est voir de loin. Ne serait-ce que pour y regarder ensuite de plus près.

Si la fortune vient en dormant, ça n'empêche pas les emmerdements de venir au réveil.

Si la matière grise était rose, personne n'aurait plus d'idées noires.

Si la semaine de 40 heures était réduite de moitié, les fins de mois auraient lieu tous les 15 jours.

Si ma tante en avait on l'appellerait mon oncle, et si mon oncle en était on l'appellerait ma tante.

Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin.

Si tout ceux qui ne font rien n’empêchaient pas les fainéants de travailler, il y aurait davantage d’ouvrage de fait.

Si un imbécile ne peut jamais rien faire d’intelligent, un homme intelligent peut parfois se comporter comme un imbécile.

Si vous avez les yeux plus gros que le ventre, vous n’êtes pas près de trouver une paire de lunettes.

Souffrant d'insomnie, j'échangerais un matelas de plume contre un sommeil de plomb.

Un concerné n'est pas forcément un imbécile en état de siège, et un concubin n’est pas obligatoirement un abruti de nationalité cubaine.

Un coup de pied au derrière fait souvent plaisir. Surtout quand on le donne.

Un mauvais pli est vite pris. Surtout quand il est recommandé.

Une belle idée qui n’aboutit pas vaut mieux qu’une mauvaise qui voit le jour.

Une erreur peut être vraie ou fausse, selon que celui qui l'a commise s'est trompé ou non.

Une fausse erreur n'est pas forcément une vérité vraie.

Une mauvaise photo qui rappelle vos traits vaut mieux qu'un beau paysage qui ne vous ressemble pas.